Voyage au Maroc

IIème édition 2019/2020

Par Marie-Claude LEVEL.

Une année passée et une irrésistible envie d’y retourner.
Cette année nous décidons de partir entre amis et nous faisons le choix de voyager avec deux camping-cars .
L’option fut prise de partir dans le Sahara Occidental.
Nous envisageons d’aller jusqu’à Darkla.


Après avoir regagné Tan-Tan sur la côte Atlantique où nous séjournons quelques jours pour nous reposer,
nous voilà partis pour le grand sud avec ses routes rectilignes, ses paysages désertiques, ses immensités arides, ses dunes isolées plantées sur la rocaille.
Les falaises qui surplombent le rivage ourlé de vagues déferlantes se succèdent pendant des centaines de kilomètres.


Passage à Tarfaya ville mythique appelée Villa Bens au temps des Espagnols.

A l’entrée de la ville le petit Prince sur son avion nous salue.
En effet, c’est là qu’un monument en souvenir de Saint-Exupéry a été érigé.
Ceci n’est pas sans nous rappeler qu’en 1927 commença la grande aventure de l’aéropostale, société de transport de Toulouse dont le fondateur, l’industriel Latecoère, croyait fermement en l’avenir de l’aviation comme moyen de transport commercial et de communication entre les hommes.
L’aviation est une activité nouvelle et attirera des hommes jeunes et pleins d’ambition prêts à conquérir le monde entier.
C’est ainsi que l’aérodrome de Cap Juby fut une importante escale des lignes de l’aéropostale.
Antoine de Saint Exupéry en devint le chef d’escale en 1927 et y écrivit « Courrier Sud ».
L’association Mémoire d’Aéropostale a ouvert le 28 septembre 2004 un musée qui garde la mémoire de cette grande épopée.



Nous continuons notre route avec à perte de vue des champs d’éoliennes et toujours ce désert ponctué çà et là par quelques buissons.


Traversée de Laâyoune, ville la plus importante du Sahara marocain, qui est aujourd’hui contrôlée et administrée par le Maroc depuis 1975.
Cette ville  a été fondée en 1937 après la découverte d’une nappe phréatique,  et à la fin des années 50 s’est transformée en ville de colonisation espagnole.

Puis vient Boujdour, jadis Cabos Bojador, village de pêcheurs .Nous sillonnons falaises, plages, rien  à l’horizon si ce n’est cet immense désert et un soleil de plomb.


La chaleur et le soleil font briller le sable et à « l’infini » une bande  blanche……brillante ….. et rien…..magique…. un mirage!!!! eh oui !

Le vent se manifeste et chemin faisant nous découvrons la lagune puis Darkla dite « la ville du vent » et anciennement nommée Villa Cisneros.
Ce vent, si cher à Saint Ex, c’est lui qui dit-on, murmura jadis à son oreille lors d’une de ses escales l’histoire d’une rose, d’un renard et du Petit Prince extraterrestre perdu dans le désert…..où :  « on ne voit rien, on n’entend rien, et cependant quelque chose rayonne en silence » a tout son sens…..

C’est la destination phare pour les amateurs de sports nautiques, elle est devenue l’épicentre du kitesurf depuis 2003.
Ici se trouvent aussi les plus beaux spots du monde après Hawaï.
L’autre  sport de Darkla est la pêche en surf casting, c’est à dire du bord et il n’est pas rare d’y pêcher des courtines de plus de 45 kg.
Darkla se trouve sur la péninsule de Rio de Oro où s’élèvent  des hôtels, des bungalows ou des tentes pour héberger  les kitesurfeurs.



C’est aussi le refuge de milliers d’oiseaux migrateurs comme la caille des blés, l’ibis chauve et surtout les colonies de flamants roses.
On peut aussi y rencontrer dans la dune blanche le gecko casqué et le poisson du désert qui n’est autre qu’un petit reptile  qui se déplace si vite sur le sable qu’il donne l’impression de voler.

Cette ville éloignée des hauts lieux touristiques du Maroc offre une véritable authenticité sur les marchés notamment composés de nombreux étalages d’épices, de thé sahraoui, de sève d’acacia, de tissus très colorés (melhfa) dont se vêtent les femmes.
Les habitants vivent aussi essentiellement de la pêche (sardines, anchois, thons….) et notamment  de l’exploitation d’huîtres de Boutalha.


Au centre-ville un musée retrace l’histoire et la culture des anciennes tribus sahraouies qui furent autrefois très importantes.
Aujourd’hui malgré le cessez-le-feu de 1991 avec les tribus du Front Polisario  qui réclament l’indépendance de la région, la zone est très surveillée par les militaires.
D’ailleurs sur notre trajet nous avons été contrôlés une douzaine de fois!!!

Après quelques jours nous quitterons ce lieu idyllique avec regret …

Nous envisageons le retour vers Tan-Tan en traversant la non moins célèbre baie de Naïla sous le vent.
En effet le vent souffle très fort, et la route peut devenir dangereuse, il peut être notre ami mais parfois notre terrible ennemi…. attention à l’ensablement!


Et maintenant la baie de Naïla nous ouvre ses bras!
Nous y bivouaquons et admirons au coucher du soleil les flamands roses qui se prélassent entre la verdure qui borde ici et là les réserves d’eau.
Retour donc à El Ouatia,  à Tan-Tan exactement où nous nous séparons de nos compagnons de route après un excellent couscous !


Voilà nous voulions sillonner le désert, nous avons été subjugués ……


Les jours qui vont suivre vont nous permettre de revoir certaines régions visitées l’année précédente et en découvrir d’autres, telles la vallée du Ziz et les dunes de l’Erg Chebbi avec sa palette de jaunes, d’ocres et de roses,  les gorges du Todgha, Icht et son village fortifié, Azrou et sa forêt de cèdres avec le célèbre Cèdre Gouraud …. sous la neige!

Vallée du Ziz
Erg Chebbi

Les gorges du Todgha ou Todra semblent avoir été coupées à coups de serpe dans cette masse calcaire rouge du Haut Atlas et sont les plus belles du Maroc.

Gorges du Todgha ou Todra


C’est ainsi qu’à  la sortie de Tinerhir nous atteignons ces surprenantes falaises de 300 m de hauteur et ce site en défilé de quelques kilomètres.
Toutefois le danger de chutes de pierre nous oblige à rebrousser chemin.

Après nous avoir fait traverser le Rif et ses côtes méditerranéennes notre périple nous mènera vers Tanger d’ où nous regagnerons l’Europe.


Adieu pays d’Afrique,  coloré, accueillant, réservoir inépuisable de découvertes, vallées verdoyantes de l’Atlas, bleu profond de l’Atlantique, médinas hors du temps…….magie du désert ……nous avons été envoûtés.
Et nous retiendrons ce que disent les nomades : « Dans le désert, les vrais sages sont ceux qui oublient le principal et le superflu pour ne garder que le nécessaire ».


Sans aucun doute nous y retournerons car nous ne connaissons que le dixième de ce beau pays à la fois riche de culture, de paysages et d’hommes.

Texte de Marie-Claude Level

Photos Marie-Claude Level et Internet

6 commentaires sur “Voyage au Maroc

Ajouter un commentaire

  1. Très belle évocation du sud, de son désert et de ses couleurs,.de l’océan, des dunes, terre des nomades, qui fait rêver les arpenteurs du monde. Merci Marie-Claude pour cette chronique à l’oxygène revigorant qui nous fait oublier un instant les miasmes de notre époque.

    Aimé par 2 personnes

  2. Joli voyage dans le sud marocain. Il faut dire que le désert est fascinant, pour en avoir vu plusieurs c’est toujours magique. Le paysage change au gré du vent et que dire des belles couleurs ocres. Merci Marie-Claude pour ce beau récit de voyage.

    Aimé par 2 personnes

  3. Voilà bien un voyage qui, en cette sortie de confinement, nous redonne l’envie de partir. Les grands espaces, le désert, la mer, le soleil, le vent et même un petit prince en grande conversation avec un renard, que demander de plus ? Tout dans cet article est une invitation au voyage. Un grand merci Marie-Claude pour cette bouffée d’oxygène.

    Aimé par 2 personnes

  4. Du sable, du vent puis, au milieu de nulle part, une forêt…. artificielle qui surplombe quelques maisons : la survie de l’humanité est assurée ! J’admire le courage des populations qui vivent dans un milieu aussi hostile.

    Aimé par 2 personnes

  5. Merci, Marie-Claude, pour ce récit de voyage fort intéressant. On a envie de prendre une carte du Maroc pour suivre virtuellement votre périple. Les sensations et les multiples teintes chatoyantes de ce paysage souvent désertique, la chaleur étouffante, le vent presque omniprésent, l’authenticité de la nature, la proximité de l’océan, tout cela est un appel à l’évasion qui nous fait rêver.

    Aimé par 1 personne

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑

%d blogueurs aiment cette page :