par Joëlle Niger
Janvier 2020, je quitte la grisaille parisienne pour trouver le dépaysement et la nature au Costa Rica.
Ce petit pays d’Amérique Centrale est presque entièrement recouvert d’une forêt tropicale humide, il est situé entre la mer des Caraïbes et l’Océan Pacifique.
Il est surtout connu pour ses volcans, sa biodiversité ainsi qu’une faune et flore extrêmement riches.
Le Costa Rica est une République avec un régime présidentiel, il compte environ 5 millions d’habitants, sa capitale se nomme San José, sa langue officielle est l’espagnol et sa monnaie le Colon.
Christophe Colomb arrive dans la région en 1502, ensuite le pays est sous influence espagnole jusqu’à son indépendance en 1821. C’est un pays qui ne possède pas d’armée depuis 1948, il a fait de la paix son image de marque. Sa devise est « Pura Vida » la vie pure, douceur de vivre, protection de l’environnement, respect du vivant ; c’est ainsi qu’un quart du territoire est classé en parcs nationaux (29 recensés) ou en réserves naturelles.
Après une première nuit dans la capitale, notre circuit commence en direction de la côte caraïbe vers Tortuguero que nous rallions en bateau. En cours de route nous nous arrêtons déjeuner dans un Etablissement qui possède une serre à papillons tous magnifiques (petit clin d’œil à l’article de Marie).
Tortuguero est le lieu où pondent des milliers de tortues entre juillet et octobre. Elles sont extrêmement protégées, les principaux prédateurs naturels de leurs œufs sont les oiseaux et les coatis. Les pilleurs volent aussi les œufs pour la revente, c’est pourquoi les plages de ponte sont très surveillées.
Notre exploration du parc national en bateau nous a permis de croiser des caïmans, des paresseux absolument adorables, d’autres espèces de singes, des toucans, une minuscule grenouille rouge venimeuse appelée grenouille des fraises et d’observer beaucoup d’oiseaux.
Nous quittons un peu à regret notre lodge luxuriant pour rejoindre la petite ville de La Fortuna en effectuant un arrêt à la réserve de Tirimbina à la découverte du chocolat, de ses secrets et surtout de sa dégustation! Pour nous rendre à cette réserve, nous empruntons un pont suspendu de 262 mètres de long et 22 mètres au-dessus de la superbe rivière Sarapiqui.
Nous assistons alors à la fabrication traditionnelle du cacao depuis la récolte des cabosses où seules les graines (fèves) sont utilisées après fermentation avec des levures, séchées, torréfiées, concassées puis broyées : c’est alors qu’apparaît la pâte de cacao.




Nous sommes maintenant au pied du majestueux volcan Arenal, haut de 1720 mètres, au cône parfait, hélas pour nous dans la brume. Sa plus importante éruption a eu lieu le 29 juillet 1968, détruisant plusieurs villages et faisant 78 morts. Il est resté actif de 2008 à 2010, depuis il dort !
Nous continuons notre périple en direction de Monteverde et sa réserve biologique située entre 800 et 1800 mètres d’altitude. Il y règne une atmosphère spéciale, c’est une forêt tropicale primaire toujours dans les nuages, l’humidité est omniprésente, ce qui confère au lieu une ambiance particulière un peu mystique.
C’est aussi la région principale du café où seul l’arabica est cultivé. Nous assistons à tout le processus depuis la récolte qui s’effectue à la main par des Nicaraguayens ; payés 2 à 4 dollars le panier de 13 kg, ils en remplissent en moyenne une dizaine par jour. Les cerises de café sont ensuite lavées, séchées puis torréfiées. Importé des Antilles, le café est arrivé dans le pays en 1821, le gouvernement a alors distribué gratuitement des terres aux personnes qui s’engageaient à le cultiver.




Notre prochaine étape est le parc national Ricon de la Vieja du nom du volcan, doté d’une forte activité géothermique avec des mares de boues bouillonnantes, des fumerolles, des sources d’eau chaude apaisantes en pleine nature, bien agréables à tester en fin de journée !
Nous sommes maintenant sur la côte pacifique au Parc Manuel Antonio, un des plus petits mais très touristique et par conséquent très fréquenté. C’est un paradis planté de cocotiers, où l’on croise des singes capucins, des paresseux, des iguanes, des oiseaux ; il est bordé de magnifiques plages d’où il est possible d’observer les baleines à bosse et les dauphins.
Nous reprenons la route jusqu’à Sierpe où nous attend un bateau destiné à nous convoyer jusqu’à Bahia Drake sur la côte pacifique. Durant notre traversée nous avons eu la chance de croiser une baleine accompagnée de son baleineau ; c’est toujours un spectacle éblouissant.
Cette baie fut utilisée par le célèbre corsaire britannique Sir Francis Drake au 16ème siècle, et, selon la légende, le pirate aurait caché un trésor dans la baie ; malheureusement nous ne l’avons pas trouvé !
Bahia Drake se situe sur la péninsule d’Orsa. C’est la porte d’entrée du parc du Corcovado qui est la plus vaste forêt primaire de l’Amérique Centrale. Sa biodiversité regroupe de nombreuses espèces menacées telles que le tapir et le fourmilier géant. Cette étendue fut déclarée parc national en 1975, cependant le manque de moyens n’empêcha pas les orpailleurs, les braconniers et les bûcherons de mener à mal cette forêt. Elle est maintenant très protégée par une cinquantaine de gardes.
Le parc a une superficie de 450 km2 regroupant :
– 10 000 espèces d’insectes
– 2400 espèces de plantes
– 700 espèces d’arbres
– 140 espèces de mammifères
– 367 espèces d’oiseaux
L’humidité qui y règne est assez difficile à supporter bien que nous y soyons en saison sèche, c’est l’endroit le plus chaud et le plus humide du pays. Le seul moyen d’entrer dans le parc est de le faire avec un guide local certifié ; ce dernier nous recommande de bien rester sur les sentiers et de ne pas toucher aux arbres qui peuvent abriter quelques espèces peu engageantes (serpents, araignées…) Le National Géographic considère le parc du Corcovado comme le lieu sur terre le plus intense biologiquement parlant. La population a réussi à s’y intégrer en pleine harmonie avec la nature, de nombreuses associations protègent, encadrent et agissent pour un tourisme durable.
Pour notre dernier jour à Bahia Drake, nous partons en bateau en direction de la réserve biologique de l’île du Cano située à 20 km de là. Cette île de 300 hectares, d’une longueur de 3,2 km sur 1,5 km de largeur s’est formée il y a environ 50 millions d’années lors d’un mouvement de plaques tectoniques. A part un poste de garde, elle est inhabitée. De nombreuses recherches conduites par des archéologues ont permis d’y trouver les traces du passage de l’homme précolombien. L’île est très protégée, seul un nombre limité de personnes peut chaque jour fouler la plage, ou nager dans les eaux turquoises à la découverte des beaux fonds marins où se croisent raies Manta, tortues de mer, barracudas, requins à pointe blanche. Nous mesurons notre chance d’avoir pu y accoster.
Nous quittons Bahia Drake en bateau afin de retrouver notre bus à Sierpe et ainsi rejoindre la région du volcan Irazu. La route qui mène au parc national est un véritable enchantement.
Nous découvrons un paysage très différent des jours précédents et une température plus fraîche. La forêt tropicale a laissé place aux terres agricoles très fertiles; on y croise des élevages de vaches dont certaines sont même sur la route ! Le volcan est le plus haut du pays, il culmine à 3432 mètres et il est toujours actif avec un lourd passé d’éruptions. La première remonte à 1723 et la dernière à 1963. Plus récemment, entre 1991 et 1994, il a connu quelques sursauts. Actuellement il laisse échapper uniquement quelques fumerolles. Nous sommes dans un paysage lunaire avec autour de nous 5 cratères. Avec un diamètre de 690 mètres et une profondeur de 100 mètres, Diégo est le plus important : tout au fond on peut apercevoir un joli petit lac d’eau verte.
Nous redescendons en direction de Cartago, la capitale religieuse du pays et qui fut également sa première capitale jusqu’en 1823. Malheureusement la plupart du patrimoine historique de la ville a été détruit en 1841 et 1910 par de violents tremblements de terre. En 1912 débute la construction de la basilique Notre Dame des Anges, de style byzantin, elle fût achevée en 1924.
Je parlerai peu de la capitale San José que nous n’avons pas visitée hormis son marché central qui vaut vraiment le détour. Nous nous promenons au milieu des stands de fruits exotiques aux couleurs flamboyantes, des épices odorantes, des herbes tropicales prétendant guérir les maladies, du café, des vendeurs de loterie crieurs….
Nous quittons le Costa Rica avec des images plein la tête en nous disant que ce pays a joué la carte de la défense de l’environnement, qu’il a adopté une philosophie appelée la « Pura Vida », qu’il s’est aussi fixé l’ambitieux objectif d’être le premier pays neutre en carbone en 2021. C’est pour tout cela qu’il a été désigné pays le plus heureux du monde et aussi parce que ses habitants portent sur la vie un regard décontracté et simple. Dans le contexte actuel on aimerait bien que d’autres pays adoptent cette belle philosophie.
Merci Joëlle pour ce beau voyage au Costa Rica.
Les photos sont superbes et le contenu de l article très intéressant .Bravo Joëlle 👍🏻
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Bravo Joëlle pour ce photo reportage qui nous transporte dans un ailleurs oh combien enthousiasmant en cette période si difficile!!
Compliments de Dom et Phi!
Big bisous.
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Bravo Jöelle!! Très belles photos et commentaire digne d’un vrai guide!
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En cette période de confinement où les précautions sanitaires nous renvoient à nos lectures ou à des films, ce reportage sur ton voyage, Joëlle, au Costa Rica est un vrai moment de fraîcheur.
La devise « Pura Vida », fait envie et fait rêver sur un monde où les hommes, la faune et la flore vivent en harmonie dans le respect mutuel. Ce monde existe donc !
Merci Joëlle pour cet hymne à la vie.
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Costa- Rica, un pays des premiers matins du monde sans armée, en paix, à la nature inviolée et aux paysages somptueux. Les populations te semblent-elles heureuses et bénéficiant des services publics de qualité et opérationnels ?
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Puissent les cinq millions d’habitants de cette côte riche où la vie est pure continuer à préserver la Nature ! Superbes photos, merci pour cette bouffée d’oxygène. Mais l’agriculture biologique y est-elle à l’honneur ?
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Je me suis mise à rêver un instant,
Merci Joelle pour le soin apporté au récit et pour la qualité de tes photos.
Tu m’as transporté dans un autre monde.
Comme ça fait du bien .
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Un grand merci, Joelle, pour cet article très intéressant sur le Costa Rica, pays sans doute peu connu de la plupart des Européens. Magnifiques photos, spendides diaporamas et descriptions qui donnent envie de nous y rendre. Le voyage n’est pas possible actuellement, mais tu donnes la chance d’y aller virtuellement. Si seulement les autres nations du monde avaient la sagesse d’adopter la politique de la pura vida, sans armée et dans un respect profond de notre planète, le monde en serait bien différent.
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Pour répondre à Alain oui la population paraît heureuse, elle est bien éduquée, leur niveau de vie est correct.
Pour Danielle, même si l’écologie est prônée, il y a malgré tout des cultures intensives notamment l’ananas.
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Merci Joelle pour ce beau reportage sur le Costa Rica .Cela donne envie de le découvrir et apporte une bouffée d’oxygène .
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