Grand Palais
Paris, 30 novembre 2018
par Hervé BARRAQUAND.
Réunissant près de 150 œuvres et couvrant 70 ans de création, cette rétrospective retrace l’évolution technique et stylistique de Juan Miró (1893-1983). Grande figure et touche-à-tout de l’art moderne, le catalan a produit des œuvres maîtresses en peinture, sculpture, céramique, livres d’artiste et tapisserie. Il a surtout embrassé des courants de pensée et de création aussi variés que le fauvisme, le cubisme, le surréalisme, le dadaïsme, le réalisme magique et l’abstraction.
Jean-Louis Prat, le Commissaire de cette exposition – ancien directeur de la Fondation Maeght (1969-2004) et grand ami de Miró – livre un parcours chronologique réparti en 16 thèmes illustrant les grandes et différentes périodes d’un artiste foisonnant et inclassable.
Sa terre natale, la Catalogne, lui offrit l’inspiration, Paris son premier tremplin,
Palma de Majorque le grand atelier à ciel ouvert dont il a tant rêvé. Ses voyages aux Etats-Unis et au Japon lui donneront plus tard les occasions de faire encore évoluer sa création.
Durant toute sa carrière, Miró a constamment évolué, cherchant à échapper à toute catégorisation et à l’approbation des critiques d’art au fur et à mesure qu’il progressait dans l’élaboration de ses univers oniriques. S’il s’intéresse aux avant-gardes du XXe siècle, Miró n’adhère à aucune école, aucun groupe. Il exprime, dès les années 1920, sa volonté d’« assassiner la peinture » et développe des pratiques novatrices.
Son œuvre se présente ainsi comme un espace de protestation et témoigne de ses luttes. Il souhaite affirmer la puissance du geste créateur et avec cette énergie « primitive » qui le caractérise, il est l’un des rares artistes, avec Pablo Picasso, à avoir lancé un défi au surréalisme et à l’abstraction.
Il transforme le monde avec une apparente simplicité de moyens, qu’il s’agisse d’un signe, d’une trace de doigt ou de celle de l’eau sur le papier, d’un trait apparemment fragile sur la toile, d’un trait sur la terre qu’il marie avec le feu, d’un objet insignifiant assemblé à un autre objet.
Miró fait surgir de ces rapprochements étonnants et de ces mariages insolites un univers constellé de métamorphoses poétiques qui vient réenchanter notre monde, qui soit dit en passant en a bien besoin (au lendemain de cette visite, à quelques centaines de mètres de ces œuvres, des casseurs-pilleurs contribuent à le désenchanter). Inventeur de formes, Miró traduit en termes puissants et poétiques la liberté dont il est si farouchement jaloux et redonne à la peinture tous ses pouvoirs.
1/ Un « fauve catalan » (1915-1917)
Ses premiers travaux à l’ l’Escola d’Art de Francesc Galí à Barcelone sont ceux, selon sa propre expression, d’un « Fauve catalan » qui se cherche. Ses sujets sont essentiellement tirés des environs de Montroig, en Tarragone, dont il nourrit son œuvre. Il admire les fresques et les sculptures des églises romanes de sa terre natale, une terre rude et ocre.
2/ Le cubisme (1916-1919)
Avec le mouvement cubiste, Miró a entretenu une relation extrêmement complexe. À André Masson, il dit un jour : « Je briserai leur guitare », même si ses premières toiles de 1916-1919 révèlent qu’il en a assimilé certains principes. Ses toiles ont cependant peu en commun avec la peinture de Braque et de Picasso de 1910-1912. Par leur structure et leur inspiration, les créations de Miró doivent davantage à Cézanne et combinent une grande variété de sources : l’art catalan, le fauvisme, le futurisme italien.

Cette nature morte dévoile les influences culturelles de Miro et comporte diverses références à l’art populaire et à la littérature. L’avant-garde française y est également évoquée, sous la forme de la revue Nord-Sud, qui ouvrit la voie à Dada et au surréalisme.
3/ Les peintures détaillistes (1918-1922)
Recherchant avec ferveur cet « absolu de la nature » Miró entend livrer sa « vision extatique » du microcosme que forme la ferme familiale de Montroig. Il s’éloigne du fauvisme pour privilégier une écriture plus fine capable de révéler les éléments les plus infimes en leur donnant vie (insectes, fleurs, brindilles). Il peint les objets du quotidien les plus humbles et les animaux en les détaillant minutieusement, tel un miniaturiste. Sa résistance au provincialisme étriqué le pousse à s’isoler de la scène barcelonaise, puis à fuir, en gagnant Paris. Son premier séjour dans la capitale en 1920 est un coup de poing : « Décidément, plus jamais Barcelone. Paris et la campagne et cela jusqu’à ma mort ». C’est à partir de là qu’il bascule du réalisme vers un monde imaginaire : le surréalisme.

Le détaillisme est ici poussé à l’extrême dans ce tableau acquis après moult péripéties par Ernest Hemingway. Le chantournement des feuilles d’olivier, la rectitude des labours, la ligne serpentine d’une sente y sont rendus avec la plus grande méticulosité. Pourtant il transforme les éléments d’un paysage qu’il connait par cœur pour le dépasser : « il me faut un point de départ, ne serait-ce qu’un grain de poussière ou un éclat de lumière. Cette forme me procure une série de choses, une chose faisant naître une autre chose. Ainsi, un bout de fil peut-il me déclencher un monde ».

4/ Amis, poètes et écrivains
En 1921, Miró habite à l’hôtel Namur, 39 rue Delambre (Paris 14e) et travaille dans un atelier situé au 45 rue Blomet qu’il sous-loue à Pablo Gargallo. Il a pour voisin André Masson, avec qui il se lie d’amitié. Grâce à ce dernier, il fait la connaissance de nombreux poètes et écrivains, qui tous entendent créer un nouveau langage poétique : Michel Leiris, Georges Bataille, Robert Desnos, Antonin Artaud, Raymond Queneau… Miró partage leurs défis et tisse avec cette communauté effervescente des liens d’amitié forts. En 1925, Louis Aragon, Paul Eluard et Pierre Naville rendent visite à Miró pour voir ses dernières peintures. Aragon alerte André Breton qui lui rendra visite à son tour. Avec Pablo Picasso, son compatriote, Miró entretiendra une longue amitié, nourrie d’un profond respect pour leurs œuvres respectives.

5/ Le surréalisme (1925-1927)
En 1923, Miró vit et travaille dans son atelier de la rue Blomet à Paris. Il partage les préoccupations de ses amis écrivains et en comprend les nouveaux enjeux. Il plonge alors dans un univers poétique qui le libère des carcans de la tradition. La réalité visible n’est plus son modèle. Les éléments du réel se métamorphosent désormais en un système de signes. L’imaginaire se déploie pour se substituer à la représentation du réel. Sur des fonds monochromes comme extraits du ciel ou de la terre, bleus ou ocres, s’inscrivent des signes qui renvoient au potentiel lyrique des objets.


6/ Les paysages imaginaires (1927)
Durant les étés 1926 et 1927 à Montroig, Miró travaille à deux séries de Paysages imaginaires. Sept toiles sont exécutées au cours de chaque été. On assiste au retour de la ligne d’horizon partageant le paysage en deux zones et au retour des aplats de couleurs vives saturées. La ligne de Miró fait naître dans l’allégresse des êtres, des animaux, des insectes. Diurnes ou nocturnes, ces paysages empreints de drôlerie et de truculence racontent la vie d’un monde cosmique. Dans cet univers, tout est métamorphose naturelle et hors échelle.




Après son séjour en Belgique et en Hollande, Miro exécute dans son atelier la trilogie des « Intérieurs Hollandais » qu’il réalise à partir de cartes postales. Le premier tableau s’inspire du tableau du « joueur de luth » du peintre baroque hollandais Hendrick Martens Sorgh.
… et le troisième de « Jeune femme à sa toilette » du peintre néerlandais Jan Steen.
7/ La montée des fascismes
En écho aux crises financières, sociales et politiques qui secouent les années 1930, le grotesque et l’inquiétant s’imposent dans l’œuvre de Miró. En 1935, un an avant la guerre d’Espagne, le drame s’annonce dans un cycle dit des « peintures sauvages », peuplées de figures aux faciès grimaçants. Le désarroi de Miró est à son comble lorsqu’à l’été 1936 la guerre civile espagnole éclate. Contraint de s’exiler à Paris avec sa famille, il retourne travailler à l’académie de la Grande Chaumière. Il dessine des figures dont les puissantes distorsions trahissent son humeur acerbe. Sous le feu des forces franquistes puis des forces allemandes qui bombardent la ville de Guernica le 26 avril 1937, Miró se met à peindre des natures mortes très réalistes aux couleurs incandescentes et des paysages nocturnes qui reflètent son angoisse.


8/ Les peintures sur masonite (1936)
Quand débute la guerre civile en Espagne en juillet 1936, Miró, qui est à Montroig, commence à peindre durant l’été vingt-sept peintures d’un format identique sur masonite (Isorel), qu’il achèvera en octobre. D’une « grande puissance d’expression » et d’une « grande force de matière », celles-ci sont réalisées avec du goudron, du bitume, du gravier.
Des êtres élémentaires, des signes sommaires, des formes organiques isolées, tous échappés de l’inconscient du peintre s’inscrivent sur la masonite laissée brute, qui apparaît en fond. Ces peintures sont des « exorcismes, violents, instinctifs » aux événements.

9/ Les constellations (1939-1941)
Quand toute l’Europe s’embrase à l’été 1939, Miró s’installe en Normandie, avec sa famille, plus précisément au Clos des Sansonnets à Varengeville-sur-mer, où résident déjà des artistes comme Braque, Queneau, Duthuit… De cet exil naît sa série la plus stupéfiante, la plus aérienne : Constellations.
En dépit des événements tragiques qui secouent l’Europe, Miró trouve dans ce petit village de la côte normande le calme qu’il a connu autrefois à Montroig. Il commence à travailler à la série des Constellations qu’il continuera à Palma de Majorque et achèvera à Montroig en septembre 1941. Ces vingt-trois gouaches sur papier, toutes du même format, sont pour lui l’occasion d’expérimenter des textures en partie pour pallier les pénuries en matériaux provoquées par la guerre. Miró élabore une nouvelle langue idéographique de pictogrammes, qui sera déterminante pour toute l’œuvre à venir. Il crée un cosmos ponctué d’étoiles, de lunes, de soleils et de signes divers. La couleur anime les formes par des alternances de rouge et de noir.

10/ Le pavillon de la république espagnole (1937)
Le 26 avril 1937, les Allemands bombardent la ville de Guernica. En vue de collecter des fonds pour aider l’Espagne républicaine, Christian Zervos demande à Miró de réaliser un timbre, Aidez l’Espagne, qui sera agrandi par la suite en une affiche au tirage limité. Le même mois, le gouvernement espagnol commande à Miró une décoration destinée au pavillon de la République espagnole conçu pour l’Exposition universelle qui se tient à Paris du 25 mai au 25 novembre 1937. Il réalise un grand panneau mural de sept mètres représentant un paysan espagnol en révolte, El Segador [Le Faucheur], qui fait face à la toile monumentale de Picasso, Guernica. Les œuvres présentées y sont ouvertement politiques et symbolisent la résistance au fascisme franquiste.

Seul le timbre « Aidez l’Espagne » qu’il réalise à la demande du critique d’art Christian Zervos, afin de collecter des fonds pour les Républicains en lutte contre Franco, tente un « haut les cœurs », poing levé d’un paysan catalan en révolte.
11/ La céramique (1942)
Sans doute est-ce dans le travail de la céramique que le génie de Miró trouve son expression la plus pleine. Cette technique va mobiliser toutes les facettes de son talent. En novembre 1942, il fait appel à son vieil ami Josep Llorens i Artigas, rencontré en 1917 à Barcelone. Avec Artigas, il apprend à modeler la terre, à la presser contre une matrice pour obtenir une empreinte, ou encore à la travailler au tour pour façonner un volume creux. Il enduit ensuite la surface de ses pièces de couleurs et agrémente la texture de signes.
L’étape suivante concerne le feu lui-même, dont les effets imprévisibles constituent pour Miró « des surprises excitantes ». Aux vases, aux plats et aux nombreuses plaques rectangulaires réalisées entre 1944 et 1946 succèdera en 1953 l’exceptionnelle série des Terres de grand feu cuites dans les fours qu’Artigas a installés dans le village de Gallifà.
12/ Les années d’après-guerre (1947-1954)
Avec la fin des hostilités, la vie reprend son cours et Miró renoue avec ses amis et ses marchands, tisse de nouvelles amitiés, s’informe des nouveaux courants artistiques, et de tout ce qui se passe dans le monde. En 1947, il effectue un séjour de huit mois à New York qui produit sur lui une forte impression. Par l’entremise de Pierre Matisse, il reçoit la commande d’une grande peinture murale pour la salle de restaurant du Terrace Plaza Hotel à Cincinatti. De retour de ce séjour, Miró s’emploie dans ses œuvres à une nouvelle économie de moyens : des tracés noirs épais s’affirment sur la surface de la toile avec spontanéité. La vision de Miró est réduite à un langage codifié, immédiatement reconnaissable, reposant sur des points et des cercles pour les yeux, des arcs et des croix pour les astres, des signes verticaux et horizontaux pour les sexes et les oiseaux. Il prolonge également son travail de sculpteur et développe son œuvre lithographique.
Femmes et oiseaux dans la nuit (1947)
13/ Sculptures
En 1966, Miró commence une série de sculptures conçues dans un esprit poétique, humoristique ou subversif. Toutes procèdent de la même démarche : une récolte d’objets insignifiants, hors d’usage, inspirant de possibles métamorphoses.
À l’atelier, Miró combine ses trouvailles au gré de sa fantaisie jusqu’à ce qu’il trouve l’équilibre idéal : une caisse et une fourche (Femme et oiseau, 1967) ; un mannequin de couture et un robinet (Jeune Femme s’évadant, 1968)… À partir de ces assemblages, il réalise des tirages en bronze : le matériau lisse l’aspect hétéroclite de ces compositions. Peut-être inspiré par les sculptures de son vieil ami Calder, rencontré à Paris en 1928, Miró recouvre de Ripolin aux couleurs pures les surfaces de certains de ses assemblages. Les aplats de couleurs viennent distinguer ce que le bronze avait dans un premier temps unifié. Ces sculptures cocasses tournent en dérision la technique classique du bronze.

14/ Le grand atelier de Majorque
En 1956, Miró s’installe dans la villa qu’il a achetée à Son Abrines dans la banlieue de Palma de Majorque et fait construire en contrebas le grand atelier dont il a toujours rêvé. Dans ce nouvel espace, Miró déballe les caisses dans lesquelles étaient conservées les œuvres qu’il n’avait pas revues depuis son départ de Paris avant la guerre. Ce retour sur le passé l’amène à faire son autocritique. Miró détruit un certain nombre de toiles, en retravaille certaines. Il s’engage dans de nouvelles directions. Tous les éléments de son langage plastique sont convoqués, toutes les techniques sont abordées sans aucune hiérarchie de valeur. Comme il le souhaitait, Miró peut à présent « dépasser la peinture de chevalet » et mettre son art à la portée de tous.
15/ Bleu I, bleu II, bleu III (1961)
Bleu I, Bleu II et Bleu III sont les premières œuvres monumentales créées en 1961 dans le grand atelier de Palma de Majorque. Dès février 1960, Miró commence à réfléchir à une série de tableaux bleus pour lesquels il aspire à un grand dépouillement. Il dessine de minuscules esquisses griffonnées à l’encre et au crayon qu’il punaise sur les montants des châssis des toiles encore vierges disposées contre les murs de l’atelier. Presque dix mois s’écoulent avant l’ébauche au fusain sur la toile et le passage à la peinture. Les trois toiles sont achevées le 4 mars 1961, trois mois après la dernière série d’esquisses. La source de ces peintures magistrales se trouve dans des toiles de 1925 très épurées au fond très travaillé. Les trois Bleus sont ainsi une synthèse de toutes les expériences menées par Miró, « l’aboutissement », comme il le dit lui-même, « de tout ce qu’[il] a essayé de faire ».
Bleu II
Bleu III
16/ L’œuvre ultime
Dans la dernière partie de sa vie, Miró multiplie les défis et fait preuve d’une grande pugnacité physique et mentale. L’humour, l’esprit de jeu et de provocation l’animent plus que jamais. Miró joue sur tous les registres, repousse les limites de ce qu’il a découvert et déjà exploré, tout en s’aventurant sur de nouveaux chemins. À l’épure azurée ou blanche de ses grands triptyques, il oppose l’intrusion du feu qui vient détruire ses Toiles brûlées. Son élan créateur le pousse à affronter avec toujours plus de liberté la matière, l’espace de la toile et à imposer l’immense pouvoir de ses signes graphiques. Miró se livre sans retenue dans une peinture qui exige l’engagement du corps entier. Il trempe ses doigts dans la couleur, peint avec ses poings, marche sur sa toile. Retrouvant une puissance toute primitive, Miró renouvelle l’enchantement et le choc des nombreuses découvertes qui ont prévalu à toutes les périodes de son œuvre.



Quelques citations de Miró :
Photo de son atelier
« Le surréalisme m’a ouvert un univers qui justifie et qui apaise mon tourment. Le fauvisme, le cubisme ne m’avaient apporté que des disciplines formelles, sévères. Il y avait en moi une révolte silencieuse ».
« Il me faut un point de départ, ne serait-ce qu’un grain de poussière ou un éclat de lumière. Cette forme me procure une série de choses, une chose faisant naître une autre chose. Ainsi un bout de fil peut-il me déclencher un monde ».
« Pour moi, un tableau doit être comme des étincelles. Il faut qu’il éblouisse comme la beauté d’une femme ou d’un poème ».
« J’essaie d’utiliser la couleur comme des mots dans un poème, comme des notes en musique ».
A vous lecteur, qui habitez Paris ou qui y séjournez quelques jours, ne manquez pas de faire un détour pour aller découvrir cette exposition exceptionnelle, vous ne le regretterez pas!
…et pour aller plus loin:
La bande annonce de l’exposition :
Merci Hervé pour ce très bel article qui rappelle que Miro était un grand peintre, l’égal de Picasso.
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Miro, un touche-à-tout comme on les aime en matière d’art. Toujours en recherche, sensible aux influences pour ensuite les dépasser, un grand artiste,…qui se mérite, tant ses fulgurances oniriques peuvent laisser perplexe. La rétrospective du Grand Palais qui nous est rappelée ici dans l’excellent article d’Hervé, nous plonge dans un univers tout à fait particulier de créativité, opportunité pour tout un chacun d’inventer ses propres rêves.
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