A la découverte de Weimar, épisode 4

 par Danielle Morau        

WEIMAR et Johann Wolfgang von GOETHE au début du XIXe siècle

 

Sous l’influence de Goethe, la ville de Weimar continue à rayonner mais la vie du duché est confrontée aux guerres napoléoniennes. Suivons donc cette période, riche et complexe, allant de 1805 à la mort de Goethe en 1832.

 

Weimar sous la domination française

Avant de subir le joug de l’occupation française, Weimar fut conquise par le charme d’une Française, Germaine de Staël, fille de Jacques Necker (ministre des Finances de Louis XVI). Elle y séjourna avec ses deux enfants, de décembre 1803 à mars 1804, puis partit pour Berlin. Elle entreprit ce long voyage comme un exil volontaire : elle affirmait ainsi son indépendance par rapport à Napoléon qui lui interdisait de s’approcher de Paris à moins de 40 lieues.

De ce voyage naquit en 1810 un livre, « De l’Allemagne », fort apprécié par Goethe : «Quoi qu’on puisse dire et penser des rapports de Mme de Staël avec la société de Weimar, ils furent certainement d’une très grande portée et d’une grande influence pour la suite. Son ouvrage sur l’Allemagne, résultat de ces conversations familières, fut comme un puissant instrument qui fut la première brèche dans la muraille chinoise d’antiques préjugés élevés entre nous et la France. On voulut enfin nous connaître d’abord au-delà du Rhin, puis au-delà du canal, ce qui nous assura inévitablement une vivante influence sur l’extrême Occident. ».

1 livre de STAEL
Couverture du livre de Mme de Staël publié à Londres en 1813

 

 

Par contre, Napoléon censura cet ouvrage : tous les exemplaires furent pilonnés dès leur parution. Trois livres ont échappé à cette destruction et sont conservés à la Bibliothèque Nationale de France ! Une édition clandestine de 1813 à Londres a permis la diffusion de cette oeuvre (je vous invite à écouter une émission de France Culture de juillet 2017).

 

 

 

Mme de Staël écrivait dans une lettre à son père : « Singulier peuple que ces Allemands qui le plus paisiblement du monde ont une imagination tout à fait romanesque. Ils ne sont pas sensibles comme les Français ; point de sensations comme les Italiens, mais ils se créent un monde idéal dans lequel ils ont des conceptions tout à fait nouvelles. »

J’ai été à mon tour séduite par Madame de Staël, féministe, philosophe, curieuse, douée pour l’écriture, la conversation, la danse, le chant, la musique –  bref, les fées se sont penchées sur son berceau doré.

2 Mme de Staël
Madame La Baronne de Staël Holstein 

Pourtant, son arrivée était redoutée à la Cour de Weimar, notamment par Schiller: «Madame de Staël est en ce moment à Francfort et nous pouvons nous attendre à la voir bientôt ici… Lui expliquer notre religion en termes français et lutter contre sa volubilité native, c’est là une tâche trop rude ». Effectivement, son séjour à Francfort ne fut pas du goût de la mère de Goethe : « Cette créature m’a accablée ! C’est comme si j’avais eu une meule de foin attachée à mon cou. Je me suis tenue à l’écart de toutes les sociétés (de Francfort) où elle fréquentait et je n’ai respiré librement qu’après son départ ».  Ainsi prévenu, Goethe s’était réfugié à Iéna pour échapper à la Baronne !

Mais il rendit les armes, rentra à Weimar et tomba sous son charme, comme avant lui le duc Charles Auguste, la duchesse Louise, la duchesse douairière Anna Amalia, Wieland, Mme Schiller et même, finalement, Schiller. Mme de Stein écrivait ainsi à son fils « Mme de Staël est admirée de tous, grands et petits, vieux et jeunes, savants et ignorants ».

Madame de Staël dressa un portrait de la société de Weimar dans une lettre adressée à son père, le 25 décembre 1803: « Schiller a un ordre d’idées sur la littérature tout à fait à lui et ne s’embarrasse de rien d’autre dans ce monde. C’est un grand homme maigre, pâle et roux, mais dans lequel on peut découvrir de la physionomie, ce qui est très rare en Allemagne. Il parle très difficilement français, mais sa pensée, et il en a, se fait toujours entendre. Son amour-propre ne consiste pas, comme celui des Français, dans l’irritabilité ni dans la vanité, mais il est entier dans ses opinions. Tout ce qu’il sait, il en fait de la littérature, mais jamais il ne fait le tour de la littérature par dehors ; il reste toujours concentré dans ses livres ou dans lui-même ; il résulte de cela plus d’originalité que de goût. ». Quant au duc Charles Auguste : « Le duc est un homme d’esprit à la française, une politesse noble et délicate, assez de gaîté dans l’esprit, de la bonté et de la simplicité ; s’il était roi, il serait sûrement fort loué. C’est un gouvernement très paternel et qui donne tout, de la liberté aux sujets, de la dignité, du caractère, de l’intérêt aux affaires politiques ».

Avant Madame de Staël, d’autres Français, fuyant la révolution française, étaient arrivés à Weimar et furent reçus par le Duc. Cependant Charles Auguste n’avait pas de position tranchée dans ses relations avec Napoléon Bonaparte… Il est vrai que sa situation était délicate. Sa mère Anna Amalia était la nièce de Frédéric II de Prusse, son épouse Louise était farouchement opposée à Napoléon et lui-même faisait partie de l’armée prussienne. Mais il s’agissait avant tout de préserver son indépendance et son duché dans un contexte nouveau !

Malheureusement pour lui, l’armée française arriva à Weimar, après la victoire napoléonienne décisive sur Frédéric Guillaume III, le 14 octobre 1806, à Iéna. Cette bataille a laissé son nom à un pont, une avenue, une place et une station de métro de Paris, mais pour les habitants de Weimar, elle aura pour conséquence une longue période d’occupation française, de 1806 à 1814…

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Pont d’Iéna à Paris

Dans la nuit du 14 au 15 octobre 1806, des soldats envahirent et pillèrent Weimar. La maison de Goethe ne fut pas épargnée : le maître de céans craignit pour sa vie mais Christiane Vulpius parvint à retenir les soldats. La maison fut ensuite placée sous protection quand le maréchal Augereau y prit ses quartiers. Goethe en tira les conséquences et décida de régulariser sa liaison de 18 ans avec Christiane : le mariage fut célébré quatre jours après, peut-être par reconnaissance, peut-être pour assurer à sa compagne une sécurité financière en ces temps troublés.

De son côté, Napoléon, dès le 15 octobre, s’installe dans le château de la ville. La duchesse Louise lui demande une audience pour mettre fin aux exactions de ses soldats. Il part le 17 octobre en ordonnant la fin des pillages et en déclarant : « Voilà une femme à qui nos deux cents canons n’ont pas pu faire peur ».

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La duchesse Louise de Hesse-Darmstadt
 (en arrière-plan : la Maison romaine)

La vie reprit son cours mais deux ans après eut lieu l’entrevue d’Erfurt entre Napoléon et Alexandre 1er, tsar de Russie (du 27 août au 14 octobre 1808). Le duc Charles Auguste était directement concerné par cette rencontre car sa belle-fille, Maria Pavlovna, est la sœur du tsar. En outre, la petite ville d’Erfurt se situe à 20 km de Weimar. Le 2 octobre, Goethe fut invité par Napoléon. Il relata ainsi l’entrevue: « L’Empereur me fait signe d’approcher. – Je reste debout devant lui à une distance convenable. – Après m’avoir considéré un moment, il me dit : “Vous êtes un homme.” – Je m’incline. » L’entretien porta sur l’art dramatique et la littérature, et Goethe se réjouira longtemps de l’intérêt de l’empereur pour ses œuvres : «  Savez-vous quel livre Bonaparte avait emporté dans sa cantine en Égypte ? Mon Werther ! ». Il reçut, le 13 octobre, l’insigne de chevalier de la Légion d’honneur.

Le secrétaire personnel de Goethe, Eckermann, consigna plusieurs sentences dithyrambiques du poète sur Napoléon : « Les hommes étaient certains d’atteindre leur but sous sa direction » (6 avril 1829) ; « On pouvait bien dire de lui qu’il se trouvait dans un état d’un éclat tel que jamais le monde n’en avait vu de pareil avant lui, et jamais peut-être n’en reverra après lui » (11 mars 1828). L’admiration avait avant tout pour objet l’homme d’action qu’était Napoléon. Egalement convié à une entrevue, Wieland (le « Voltaire de l’Allemagne » selon Napoléon) la résumera ainsi: « Il me sembla, quand [celle-ci] fut terminée, que j’avais causé avec un homme de bronze. »

De 1809 à 1814, le duc Charles Auguste s’efforça de préserver au mieux les intérêts de son duché sous la domination française mais peu à peu, la vie culturelle de Weimar s’assoupissait : tous ceux qui en avaient assuré la renommée disparaissaient…

 

Weimar en deuil

 

Herder s’éteignit en 1803, la duchesse douairière Anna Amalia en 1807, puis Wieland en 1813. Goethe perdit son épouse Christiane en 1816, son égérie Charlotte de Stein en 1826. Enfin, le décès du duc Charles Auguste l’affecta profondément en 1828.

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Portrait du duc Carl August de Saxe-Weimar-Eisenach
dans la Bibliothèque Anna Amalia  (en arrière-plan : la Maison romaine)

Goethe n’a assisté ni aux obsèques de Christiane, ni à celles de Charles Auguste. En revanche, il écrivit des poèmes en souvenir de son ami le duc…

Ni empereur ni roi ne s’est jamais enquis de ma personne,

Lui seul fut pour moi Auguste et Mécène.

 … et de sa compagne :

 Ô Soleil, Tu essayes en vain de briller à travers les nuages sombres.

Tout le bénéfice de ma vie est de pleurer ta perte.

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Portrait de Goethe en 1828 par Joseph Karl Stieler     

Goethe les suivit le 22 mars 1832 : « il est mort de la mort la plus douce, en pleine conscience, en pleine gaieté, sans souffrances et n’ayant eu jusqu’à son dernier souffle aucun pressentiment de la mort ». Son corps fut exposé dans sa maison du Frauenplan et une foule se pressa pour lui rendre hommage.

Aujourd’hui, Schiller, Carl August et Goethe reposent côte à côte dans le caveau princier que le duc avait fait construire en 1824.

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Mausolée

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Cercueils de Goethe et de Schiller

 

 

 

 

 

 

 

Le buste de Goethe trône au milieu de tous ses amis dans la Bibliothèque Anna Amalia. Il fut exécuté d’après nature par le sculpteur David d’Angers qui rendit visite à Goethe en 1829 et fut impressionné par « ce regard accablant de perspicacité et de profondeur et ce rire de Méphisto toujours prêt à éclater ».

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Buste monumental de Goethe par David d’Angers en 1831

 

Hommage à Goethe

 

Deux siècles plus tard, quel héritage Goethe nous a-t-il laissé ? Je ne prétends pas répondre à cette question, seulement indiquer quelques points qui m’ont intéressée.

J’ai découvert, en visitant la Bibliothèque Anna Amalia, ce petit tableau où l’on voit Goethe dictant ses mémoires à son secrétaire depuis 1811 jusqu’à son décès. Au terme de sa longue vie, il a eu le souci de rédiger son autobiographie « Poésie et Vérité ». J’ai donc retrouvé avec émotion son lieu de travail dans la maison de la place Frauenplan: tout semble être resté à sa place si l’on compare avec les tableaux d’époque.

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Goethe et son secrétaire
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Le bureau de Goethe

 

C’est là que j’ai découvert sa collection de minéraux dont de belles pièces sont exposées dans des vitrines. Il en recevait de toute l’Europe et avait constitué la plus grande collection privée en Europe avec 18 000 pièces.

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 Quelques minéraux exposés

En approfondissant, à mon niveau, l’activité scientifique de Goethe, j’ai eu la surprise d’en mesurer l’étendue :

 

  • En ostéologie, dès 1786, il décrit sa conception des espèces animales comme modifications d’une « Idée fondamentale ». Suivant cette approche issue de l’Idéalisme allemand, il cherche – et trouve ! – l’os intermaxillaire chez l’homme .

 

  • En botanique, dès 1790, dans cette même approche, il met en lumière la métamorphose des plantes. Son arbre fétiche, repris par la ville de Weimar, est le ginkgo, l’arbre aux mille écus.
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 Ginkgo en automne

 

  • En optique, c’est lors de son voyage en Italie qu’il s’interrogea sur la lumière : pour lui, chaque couleur est une combinaison de lumière et d’ombre, le bleu étant le plus proche de l’obscurité et le jaune, le plus proche de la clarté. Ses recherches sont conservées au musée qui lui est consacré à côté de sa maison.
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Production de violet avec un prisme (1806)

 Malheureusement, son ouvrage publié en 1810 et intitulé « Théorie des couleurs » fut rejeté par les scientifiques, acquis à l’approche de Newton. Goethe n’en poursuivit pas moins ses recherches jusqu’à la fin de sa vie, et confia qu’elles constituaient son œuvre majeure.

Par contre, son activité littéraire fut unanimement saluée ! Nombreuses sont ses œuvres qui nous restent familières grâce à leur diffusion musicale. Il suffit de citer ses poèmes mis en musique par Franz Schubert ou Franz Liszt qui composa six lieder, en particulier Kennst du das Land (Connais-tu ce pays) et Es war ein König in Thule (Il y avait un roi à Thulé).

Un autre poème Erlkönig (Le roi des aulnes)  écrit en 1782 a inspiré Michel Tournier en 1970 pour son roman « Le roi des aulnes », que Volker Schlöndorff a porté au cinéma en 1995…

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Le roi des aulnes

Signalons aussi de multiples adaptations littéraires, théâtrales ou musicales (Hector Berlioz, Robert Schumann, Richard Wagner, Franz Liszt, Charles Gounod, Gustav Mahler, Igor Stravinsky…) inspirées de la pièce de théâtre Faust écrite par Goethe.

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Rembrandt en 1652 : Un étudiant dans sa salle de travail
Lithographie connue comme étant la représentation du  Docteur FAUST 

Le Docteur  Faust est un personnage historique du 16e siècle, dont la vie a inspiré des contes populaires en personnifiant la tragédie de l’homme moderne. Selon les contes, ce savant conclut un pacte avec le diable (Méphistophélès) : pour le prix de son âme, il reçoit la promesse d’une science parfaite et de toutes les jouissances de la terre pendant 24 ans. Il essaie plusieurs fois d’annuler le pacte mais à chaque fois, Méphistophélès l’en dissuade. Au terme prévu, Faust, épuisé, tombe aux mains de l’esprit du mal.

Cette légende devint une pièce de marionnettes que Goethe a connue dès l’enfance car il adorait le théâtre. Dans son autobiographie, il déclarait : « La remarquable pièce de marionnettes résonnait et bourdonnait dans ma tête sur tous les tons. Moi aussi j’avais parcouru tout le savoir humain, et j’en avais reconnu de bonne heure sa vanité. J’avais pris la vie par tous les côtés et j’étais toujours revenu de mes tentatives plus mécontent et plus tourmenté ».

La genèse du Faust de Goethe a duré de 1774 à 1831 et Goethe y a saisi toute sa vie, avec, entre autres, cette sage pensée : « Celui-là seul possède la liberté et la vie, qui est forcé de les conquérir chaque jour. »

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Johann Wolfgang von Goethe vers 1828
 Avec les illustrations de ses  œuvres appréciées au 19e siècle :
Le vagabond, Torquato Tasso, Les souffrances du jeune Werther, Götz von Berlischingen, Egmont, Hermann et Dorothée, Clavigo,  Iphigénie.

 

L’ombre de Goethe est tellement grande qu’on peut se demander comment la ville de Weimar va survivre à sa disparition. C’est la grande-duchesse Maria Pavlovna qui  relève le défi.

 

 

 

 

 

 

 

7 commentaires sur “A la découverte de Weimar, épisode 4

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  1. Chère Danielle, tes articles sur Weimar n’auront fait que progresser depuis le premier, tant sur le fond que sur la forme: cette fois l’accent a été clairement mis sur Goethe et son oeuvre et il est bien d’avoir souligné que Goethe ce n’est pas seulement « les souffrances du jeune Werther » et « Faust », qui l’ont fait connaître dans toute l’Europe mais aussi – entre autres – un scientifique dont l’ouvrage sur les couleurs a été déterminant pour les théories des couleurs complémentaires. Les illustrations sont bien choisies – un clin d’œil personnel au très beau tableau de Goethe par Stieler que j’ai eu l’occasion de voir à la alte und neue Pinakoteck de Munich – Un bémol toutefois: à la place de la station de métro Iéna (banale et à peine reconnaissable), j’aurais mis…le pont, mais bon….
    Encore bravo! D’autres articles sur l’Allemagne en perspective? Je suis demandeur!

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  2. Un régal, un vrai bonheur, cette découverte de Weimar !
    Cet article m’a permis d’enrichir ma culture personnelle, car le côté chercheur et scientifique de Goethe m’était, je l’avoue, totalement étranger.
    Qu’est ce qui nous attend dans le prochain épisode ???

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  3. Daniel, Alain et Nicole, je suis très sensible à vos compliments (mérités sans doute !), mais aussi à vos remarques : je me range à l’avis de Daniel et la photo du métro va être remplacée par une photo du pont d’Iéna. Votre impatience pour le prochain épisode me ravit et je pars, la semaine prochaine, le cœur léger, à Weimar pour glaner d’autres informations et photos. D’avance merci aux futurs lecteurs qui prendront la peine d’écrire un commentaire auquel je répondrai sans faute début janvier. Je vous souhaite à tous de Joyeuses Fêtes de fin d’année 2018.

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  4. A la fin de son dernier livre « Sérotonine », et alors que son héros Florent-Claude Labrouste (!) est proche du suicide mais n’a pas le courage de passer à l’acte, Michel Houellebecq lui fait dire à propos de Goethe; « Ce vieil imbécile de Goethe (l’humaniste allemand, tendance méditerranéenne, l’un des plus sinistres radoteurs de la littérature mondiale »)…
    Houellebecq est un provocateur, il ne craint pas de choquer. Répond-il aussi à l’attente de ses nombreux lecteurs dans le monde qui vont se régaler à la lecture de ses outrances?*
    N’oublions pas: c’est Florent-Claude Labrouste qui raconte, je reste persuadé que Houellebecq, lui, ne porte pas un jugement aussi simpliste sur le grand Goethe!
    * Il y en a plein d’autres: je recommande!

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  5. Je pense qu’il est bon de « dépoussiérer » les idoles de tout genre, à condition d’étayer son propos et de ne pas se contenter d’un jugement « à l’emporte-pièce ». En tout cas, la critique est aisée, mais l’art est difficile : sans doute, Goethe n’était-il pas dénué de talent pour faire parler encore de lui, deux siècles plus tard …

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  6. « ..presque tous les ouvrages (de Goethe) sont composés dans des systèmes différents : tantôt il s’abandonne à la passion … Une autre fois, il ébranle toutes les cordes de l’imagination par ses poésies fugitives. Une autre fois, il est naïf comme les Anciens …Enfin il se plonge avec Faust dans le tourbillon de la vie ; puis, tout à coup, il conçoit l’art dramatique comme un monument élevé près des tombeaux… On ne saurait critiquer Goethe comme un auteur bon dans un genre et mauvais dans tel autre. Il ressemble plutôt à la nature, qui produit tout et de tout… » Germaine de STAEL, « De l’Allemagne » tome 1 page 340 (GF-Flammarion)

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