par Danielle Morau.
Lucas CRANACH l’Ancien et Jean Sébastien BACH à Weimar
Weimar, dans la plaine fertile de l’Ilm, se situe à l’écart des grandes voies commerciales et son histoire reste ainsi discrète au cours du Moyen-Âge. Ne subsiste de cette époque qu’une tour datant du 15e siècle. Rehaussée d’un étage au 17e siècle pour abriter les recettes du duché, elle est connue sous le nom de « Tour du Trésor ».

En 1535 le château médiéval a été transformé en une bâtisse Renaissance, dont il ne subsiste que l’entrée.

En Allemagne, la période de la Renaissance est marquée par l’ascension du protestantisme et le conflit avec le catholicisme. En avril 1547, l’empereur catholique Charles Quint gagne la bataille de Mühlberg contre le prince-électeur Jean Frédéric de Saxe, protecteur de Martin Luther. Fait prisonnier, Jean Frédéric de Saxe est libéré en 1552 et perd nombre de ses titres et possessions, dont sa résidence à Wittenberg. Il choisit alors Weimar comme nouvelle capitale de son Duché et occupe le château.


Le prince-électeur arrive, entouré d’artistes : tous sont protestants. Parmi eux, un peintre est déjà célèbre : Lucas CRANACH l’Ancien. Il reste aujourd’hui très apprécié pour ses « Vénus ».

Proche de Martin LUTHER, il a réalisé plusieurs portraits du prédicateur, visibles dans le musée du château.

Malade, Lucas Cranach fut hébergé chez son gendre, dans une maison neuve de la place du Marché. Il y restera deux ans, jusqu’à son décès en 1553.

Le triptyque qu’il est en train de peindre sera terminé en 1555 par l’un de ses fils, Lucas Cranach le Jeune. Cette œuvre est exposée aujourd’hui dans le chœur de l’église Saint-Pierre et Saint-Paul.



Sur le panneau central, on reconnaît, à droite de la Croix, Martin Luther, vêtu de noir, montrant la Bible. Derrière lui, Lucas Cranach l’Ancien est représenté avec une barbe blanche.

Le thème de la crucifixion a été souvent traité par Lucas Cranach l’Ancien.


Sur les panneaux latéraux, la famille ducale est représentée : le prince-électeur Jean Frédéric et son épouse d’un côté, leurs trois fils de l’autre. Lucas Cranach avait déjà immortalisé le couple ducal trente ans plus tôt.

Si Lucas CRANACH l’Ancien s’installa à Weimar par fidélité à son prince et à sa religion, il n’en fut pas de même pour Jean Sébastien BACH, un siècle et demi plus tard.
Après un bref séjour en 1703 à Weimar, Jean Sébastien Bach s’y installe en juillet 1708 : il est nommé organiste de la Cour et musicien de chambre du duc. Il occupe une maison de la place du marché où naîtra son premier enfant à la fin de l’an 1708. Il joue de divers instruments et se révèle un virtuose de l’orgue installé dans la chapelle du château. C’est à Weimar, en 1713, que Bach commence la rédaction du « Petit livre d’orgue ».

Au-dessus de l’autel, on devine un petit orgue tout en haut, derrière la balustrade de l’oculus rectangulaire du plafond. Malheureusement, en 1774, un incendie détruira le château, la chapelle et l’orgue.
Dès 1714, les relations du musicien avec le duc de Weimar se détériorent. Bach accepte un poste de maître de chapelle à Köthen en 1717, sans en avertir le duc. Lorsqu’il vient corriger son manquement, il subit la colère du duc qui le fait mettre au cachot pendant un mois, avant de lui signifier son congé !
Jean Sébastien BACH, jeune adulte, a bénéficié à la cour de Weimar, pendant une décennie, d’une liberté de composition qu’il ne retrouvera pas ensuite à Leipzig, ville où il s’installa définitivement.
Qu’il s’agisse de CRANACH au 16e siècle ou de BACH au début du 18e siècle, le duc et la Cour de Weimar apprécient les arts et s’entourent d’artistes de renom. Weimar est déjà un creuset culturel actif et diversifié avant l’arrivée du jeune GOETHE.
Déjà, à cette époque, convergeaient sur Weimar, de grands artistes, …. et nous suivrons avec intérêt les autres épisodes pour en savoir plus sur cette ville qui a attiré tant de talents
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